Un instant une goutte, celui d’après, plus rien.
Un moment, un liquide, un fluide, concret, humide, lisse, fini, plein, un autre, plus rien.
Quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, peu importe, un petit tas d’eau, un petit amas de matière souple et sauvage, à la manière d’un parfum, qui nous échappe si on le veut saisir.
Une vie, parfois, cette pellicule rebondie, dodue et douce, reste là, sans que rien ne l’affecte, sans que rien ne l’anime.
Et soudain, plus rien.
Il aura suffit d’un peu de soleil, d’un peu de chaleur, d’un peu de pente, d’un peu de pression, et un peu de vapeur, suffisamment peu pour que ça ne soit plus rien.
Mais rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Ce négligeable quelquechose dont on a fait un rien peut être la goutte qui fait déborder le vase.