Sur le FIL (flux instinctif libre – free flow)

Crédit : Céline Dutrey

Pourquoi les femmes mettent-elles des tampons ? Parce qu’elles ne peuvent pas faire autrement. Parce que le sang qui s’écoulent de leur utérus chaque mois, elles le subissent. Elles n’ont pas le choix. Que ce soit avec des tampons, des éponges, des serviettes, jetables ou lavables, des cups, ce sang elles doivent l’éponger, le recueillir, l’éliminer. Elles doivent le cacher, l’absorber, le faire disparaître. Et elles ne peuvent pas faire autrement.

Après les serviettes hygiéniques et les tampons dans le prolongement de la révolution industrielle, apparaissent les protections lavables et la coupe menstruelle. Véritable révolution pour notre intimité malmenée par les représentations qu’on en fait (c’est sale, ça pue, ça coule, y a des poils, ça gratte, ça s’infecte, c’est pas beau !), cette dernière devrait elle aussi bénéficier d’une baisse de TVA. Car elle a un défaut. Le même que toutes les autres protections périodiques : elle est indispensable. Encore une fois, on ne peut pas faire autrement.

Que s’est-il passé pour que des femmes créatrices, donneuses de vie, aux talents multiples et à la force infinie ne puissent pas faire autrement ? Comment se fait-il que nous, ces femmes puissantes, fortes et belles, dépendions des protections menstruelles, n’ayons pas le choix ? Mais avez-vous seulement imaginé une seconde que, peut-être, nous pouvons faire autrement ?

Pendant des siècles, on a considéré la femme comme assistée. À tous les stades de sa vie, elle est une grande enfant qui ne maîtrise ni sa pensée, ni ses émotions, ni ses actes, et qui, par dessus tout, ne maîtrise pas son corps. Qui n’en a pas le droit.

Peut-être qu’aujourd’hui la plupart d’entre nous pensent que tout cela est loin, que si les femmes veulent, les femmes peuvent. Ce qui me bouleverse et me désespère, c’est que les femmes sont les plus ferventes ennemies des femmes, et les premières à ne pas savoir ce dont elles sont capables.

Dépossédées de notre féminité, déconnectées de notre corps que la société nous a habituées à subir, à aimer seulement sous condition, nous devenons notre propre détracteur, et au lieu de travailler en équipe avec chaque courbe, chaque poil, chaque sensation, nous exigeons, nous imposons, nous n’écoutons pas, nous ne ressentons plus.

Alors il est vrai que, ni l’utérus ni le vagin ne sont des sphincters, et qu’il faut muscler son périnée, pourtant vous pouvez le faire, vous pouvez peut-être décider du moment où votre sang menstruel est évacué.

Pour qu’un enfant apprenne à être propre, il faut lui enlever sa couche. Il y a quelques accidents au début, c’est normal, le corps doit apprendre. Et ça devient automatique. Même en dormant, même à la piscine, même en voyage, vous n’êtes pas incontinent, vous retenez votre urine. Vous avez des muscles. Vous les utilisez. Vous savez reconnaître l’envie d’uriner. Et vous y allez, quand vous en avez envie. C’est pareil pour les règles. Effectivement, ça n’est pas le même endroit, pas la même envie, pas la même texture (il faudra un jour révéler au monde à quoi ressemble réellement la muqueuse utérine !), mais vous pouvez le faire !

Toutes les femmes, de tous les âges, ayant tout type de règles peuvent le faire, c’est naturel, c’est logique. Pour cela, il faut apprendre à écouter son corps, apprendre à reconnaître ses sensations. Cela fait tellement longtemps que nos corps et esprit ne travaillent pas bien ensemble, que l’un impose à l’autre, lui reproche des tas de choses, tout le temps ! Cela ne sera pas facile tout de suite, pas dès le premier cycle. Il faut du temps pour vous refaire confiance. Vous vous en moquerez, vous remettrez un tampon, votre cup, et ça fera son chemin, vous aurez le temps d’y réfléchir, et vous réessayerez, et vous y arriverez.

Vous avez certainement remarqué certains matins, où vous aviez vos règles précisément en allant aux toilettes. Pas avant, pas la nuit. Vous avez déjà observé que sous la douche ou à la piscine, à la plage, vous n’aviez pratiquement rien. « L’eau coupe les règles » répétons-nous. Et parfois, juste avant de faire l’amour à cette période, vous avez une petite accalmie bienvenue…

Bien sûr, comme pour tout, comme pour le sexe, les relations entre les gens, votre métier, il a fallu apprendre. Alors à l’adolescence, quand une petite fille devient une femme, elle devrait savoir qu’elle a le choix. Qu’elle peut faire autrement. Ensuite, elle choisira certainement une serviette pour commencer, parce que ça fait moins peur. Et puis, plus tard, elle prendra confiance, elle voudra mettre un tampon, ou une cup. Enfin, quand elle se sentira plus sûre d’elle, quand elle connaîtra mieux son corps, et comme elle saura que c’est possible, que sa mère et les autres femmes le font, elle décidera peut-être de ne rien porter.

En pratique, avoir le temps d’essayer, être chez soi ou savoir qu’il y a des toilettes pas loin, forcément, ça aide. Mais si d’une protection H24 nous pouvions seulement passer à une aide ponctuelle pour un rendez-vous dont la durée est inconnue, une présentation qui risque de se terminer tard, un voyage particulièrement éprouvant, ça serait déjà énorme. Pour notre corps, notre esprit, notre budget mais aussi pour la planète ! Dans les faits, à chaque femme son rythme et ses habitudes, et aucune méthode n’est mieux qu’une autre. La meilleure sera celle que vous choisirez en toute connaissance de cause.

Aimez-vous, faites-vous confiance, essayez le flux instinctif libre.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. naturamelie39 dit :

    Bonjour dans le cadre d’un mémoire de fin d’étude en Naturopathie dont le sujet est le Flux Libre Instinctif je suis à la recherche de témoignages sur la manière dont vous vivez la méthode! En toute confidentialité et dans la bienveillance je vous invite donc si vous le souhaitez à partager vos expérience en remplissant simplement ce petit questionnaire. 😃🍀🌺 et ne me laissant des témoignages. https://www.dragnsurvey.com/survey/r/ebd88b3

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