Ça ne vous a jamais frappé, vous, que deux êtres humains puissent en faire un troisième ?
Impossible de vous dire à quel point j’ai été soulagée, à 4 ans, quand m’a mère m’a confirmé que moi aussi j’avais un « trou pour faire les bébés ». Bon, à cette époque, je n’avais pas réalisé qu’il manquait un inconnu dans mon équation. Vous savez, les maths et moi… Mais j’ai eu mon bac S quand même, résolu l’équation et ça a rendu les choses bien plus excitantes.
J’ai rencontré différents spécimens, tous uniques en leur genre. Et je suis tombée amoureuse. Souvent. J’ai pu apprécier le dévouement de certains, le talent des autres. Ou leur manque d’imagination. Soyons francs : on s’est bien amusés et les voisins aussi. Oui mais voilà. Même si faire un enfant n’était vraiment pas dans mes plans, quelque chose me tracassait.
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Si un être humain, avec un autre être humain peuvent faire encore un autre être humain…
Si un homme, doué de conscience, et une femme, douée de conscience, peuvent créer une troisième conscience, qui viendra participer à la communauté et finalement construire notre société…
Si faire l’amour est l’acte qui permet de créer la vie et le monde dans lequel on vit, est-ce que faire l’amour peut n’être que « ça » ?
Le niveau d’exigence de référence est tout relatif, oui. Laissez-moi vous expliquer. On peut prendre son pied, très bien, plusieurs fois ou non, dans le noir ou en plein jour, avec ou sans poils, et la société nous dit qu’on peut estimer sa vie sexuelle satisfaisante quand on a des orgasmes.
On est d’accord, les orgasmes c’est quand même vachement cool. Mais…
Coït, climax, clope = caca
Ce plaisir en pic, unique ou répété, laisse parfois un goût amer dans la bouche (roooh oui bon ça va). Vous avez peut-être déjà ressenti… Une sensation de vide, juste après. Un genre de mini dépression très intense et surprenante quand on devrait se sentir rempli (ah ça suffit !) de lumière et d’amour. La fatigue qui tombe comme une chape de plomb. Le noir. Le besoin fébrile de nicotine. La déconcertante transformation du tigre en chaton. L’envie de ne plus être touché. Une vague incompréhension, parce que c’était très réussi, vous étiez amoureux, mais il vous semble que c’était finalement un peu superficiel, malgré tout. La frustration. La course à l’orgasme, parce que vous ne voulez pas être frustré. La déconnexion. La liste de course, le dinner, répondre au mail de Martine. Bref, un truc qui coince (faut patienter Patrick !).
Tout ça, on n’y fait pas ou peu attention. Parce qu’on se dit que c’est pas grand chose. Que c’est tout le monde pareil. Que c’est comme ça. Qu’on a eu un orgasme alors que ça doit aller. Et l’autre qui ronfle à côté. On peut s’en contenter, ça peut suffire pour avoir le sourire. Moi, ça passait pas, et je sentais que le bonheur, le vrai, ne pouvait résider dans ces coïts certes très satisfaisants mais où il manquait définitivement une autre dimension. Je sentais les connexions physique, parfois émotionnelle, mais jamais sinon très rarement les connexions énergétique, mentale, spirituelle…
Pad Thaï avant vos prières du soir
Dans mon panel, j’en ai eu un un peu différent des autres (mais il ronflait aussi). Curieux et très ouvert d’esprit, il faisait pas les choses à moitié. J’ai donc été à demi surprise quand il m’a dit « je me casse en Thaïlande faire 1 mois de yoga intensif » alors qu’il avait jamais mis les pieds sur un tapis. À son retour, il me prend entre 4 yeux (après). « Je crois que j’ai trouvé ce que tu cherches. » Avec, il me donne un mot clé : tantra. Quel teaser ! Ni une ni deux, je prends mes billets et décolle pour le bout du monde, bien décidée à mettre tout ça au clair.
5 semaines après l’atterrissage, je ne m’étais jamais sentie aussi libre. J’avais trouvé.
Je le savais, que ça n’était que la surface de l’iceberg, mais je n’imaginais pas que cette voie m’entraînerait aussi loin sur le chemin vers moi-même. Après tout, c’était logique. L’énergie qui nous permet de faire la vie est la plus puissante, la plus basique, la plus « crue », et est directement liée à notre être tout entier. D’ailleurs, les sociétés dans lesquelles la sexualité est la plus contrôlée sont celles qui vont le plus mal… (référence à venir, je cherche la page !). Les femmes y sont oppressées, le plaisir est tabou, le corps est jugé, les rapports entre les sexes sont déséquilibrés. Tiens, ça ne vous dit pas quelque chose ? Forcément, on critique les autres, mais on devrait commencer par chez nous.
C’est infime, ce sont des détails, on pense « oh ça n’est pas bien grave, notre société est quand même bien libérée, et puis tant qu’on en est conscient. » Oui mais voilà, on pense l’être. Et même en l’étant, le programme est installé, et plus il est installé tôt, plus il est difficile à désinstaller.
Je ne reviens pas sur #metoo, j’ai déjà expliqué que le problème ne vient ni des hommes ni des femmes. Je ne reviens pas sur les poils, sur les règles. On est dans le même bateau, vous pouvez partager votre expérience, vous n’êtes pas le(la) seul(e). Nous pensons être libres, mais nous sommes très loin de l’être. Vous vous êtes tous déjà demandé à quoi vous ressembliez dans cette position. Si vous sentiez bon. Si votre barbe ne piquait pas. Si vous étiez trop grand. Trop petit. Trop large. S’il valait mieux simuler pour arrêter parce que ça commençait à faire mal. Vous vous êtes déjà surpris à n’avoir pas envie de quelque chose, mais en plus d’accepter, vous prétendiez aimer ça, pour « être un bon coup ». Vous avez déjà fait l’amour pour faire plaisir, à tout le monde sauf à vous. Cette sensation dérangeante, parfois, d’auto-viol. Vous avez déjà casé une épilation expresse et douloureuse juste dans l’hypothèse ou peut-être quelque chose pourrait potentiellement se produire, en vous sentant con quand ça n’arrivait pas. Vous avez déjà menti à quelqu’un que vous aimiez pour ne pas le blesser, mais en vous blessant, vous. Avoir une partie de vous qui s’endort parce qu’elle n’est pas appropriée. Pas acceptée, reconnue. Et parfois, ne plus savoir ce que vous aimez vraiment, vous. Confondre les désirs des autres avec les siens. Des années plus tard, réaliser ce qu’il s’est vraiment passé.
La sexualité manifeste tous les patterns que nous observons dans notre vie de tous les jours. Dans nos interactions avec les autres, et dans notre rapport à nous-même. En soignant l’un, on guérit l’autre.
Mise à nu
Mes intuitions se sont confirmées et j’ai désormais des outils concrets pour mieux comprendre et évoluer sur cette voie. Comme pendant n’importe quel travail sur soi, j’ai rencontré des obstacles, des idées et des gens dérangeants. Des concepts qui ont bouleversé ma vision des choses, des pratiques qui ont repoussé mes limites et remis en question mon identité. Pourtant, du rire aux larmes, je progressais à une vitesse vertigineuse vers un sentiment grisant et totalement inédit de liberté et d’authenticité. Je devenais de plus en plus consciente des conditionnements de ma culture, ma société, mon éducation. À chaque programme mis en lumière tombaient tour à tour l’angoisse de n’être pas suffisante, la peur de ne pas être aimée, l’orgueil de n’avoir besoin de personne, et l’inquiétude de se définir une fois pour toutes. En me mettant à nu, j’accédais à la part la plus pure et la plus vraie de qui j’étais. Je touchais du doigt l’essence de l’existence, la source de la vie.
Parce qu’elle mêle la quête de soi avec la sexualité, qui est définitivement un sujet délicat, mon aventure n’a pas toujours été comprise ni interprétée à sa juste valeur. Ce travail impliquant une grande vulnérabilité, j’ai nécessairement été très touchée par les jugements et commentaires qu’on m’a faits à cette période. Plus blessée et déçue qu’on ne cherche pas à me comprendre que vexée de ne pas l’être. Avec du recul, j’en ai tiré trois leçons.
- J’admets que sans la démonstration d’un processus dans son intégralité, ses éléments pris séparément peuvent choquer, voire inquiéter.
- Je reconnais qu’on ne peut partager certaines informations que quand on nous les demande ou quand le public est le bon.
- J’accepte que certaines expériences pourront n’être jamais partagées.
L’art de faire la vie
De l’acceptance de soi à l’acceptance des autres, le Tantra est une clé qui m’a permis d’ouvrir cette fameuse porte derrière laquelle je pressentais le grenier plein de trésors. Ça n’est pas la voie unique vers Soi, vers la liberté, vers la vérité, mais c’est, avec le Tao, un des rares chemins spirituels qui considèrent tous les aspects de notre monde, tel qu’il est, avec le bien et le moins bien. Il répond à une aspiration naturelle et spontanée en chacun de nous pour la vie, pour l’amour, pour le sexe, pour l’autre, sans les fers de notre propre esprit, inconscient joueur de tours. Il n’est pas question de convertir qui que ce soit, ni de convaincre ses potes de se mettre au yoga. C’est un outil que j’ai testé et dont les effets peuvent directement être constatés. La leçon principale de ces voies, c’est d’Aimer depuis une place plus pure, et de se souvenir à chaque instant de ce avec quoi on est en train de s’amuser… !
Parce que l’idée même que deux êtres humains puissent faire la vie est une des choses les plus incroyables de l’Univers, l’acte de faire l’amour est une expérience spirituelle en soi. Le désir est une véritable pulsion mystique et l’énergie à l’origine de cette rencontre sacrée a donc nécessairement un potentiel gigantesque sinon infini, car elle est à la source d’absolument tout.
En réalisant cette vérité, j’ai trouvé une réponse et un apaisement formidable à mes tourments romantico-sexy-existenciels. Mais parce qu’être heureux ça n’est pas nécessairement confortable, parce que le bonheur n’a rien à voir avec le plaisir, parce que faire la vie c’est une douleur immense comme une joie infinie, pas de remède miracle ! C’est un entraînement et une déconstruction permanente de ce qu’on pense savoir et être. Des claques (à l’égo, entre autres…), des sauts dans le vide, des risques qui, à terme, vous mèneront plus loin que vous n’auriez jamais imaginé, dans des régions de votre âme qui ont un profond pouvoir de transformation, de libération. Où si vous laissez la place à l’inconnu, à l’inconfort, à l’imprévu, vous reprenez votre place d’être humain avec humilité et laissez la magie faire effet. La prochaine fois que vous faites l’amour, pensez à ça. Non, pas à moi ! Rappelez-vous que cet acte a le pouvoir de créer la vie.
Du plaisir au bonheur : de l’orgasme à l’état orgasmique
« C’est bien gentil toutes ces jolies phrases hyper théoriques mais tu nous gonfles avec tes effets de manche ! ». Difficile de résumer ce que tu peux faire avec ton énergie sexuelle si tu comprends pas le concept global d’être fasciné par l’Univers. Oui, ça va ensemble. Parce qu’il faut comprendre qu’on est habitué à se servir, à prendre ce dont on a besoin, à faire la recette du gâteau qui nous comble, 1h au four et c’est plié. Et que la vie fonctionne absolument à l’opposé. Elle nous donne ce qu’elle veut, quand elle veut. Et c’est à nous d’être prêt à recevoir.
Alors je vais continuer le teaser avec des considérations super élaborées pour te mettre l’eau à la bouche, en te disant que si tu veux plus d’infos, tu peux participer à un de mes ateliers, ou me contacter pour organiser un talk, ou envisager un massage.
Aujourd’hui, on considère l’orgasme comme un fruit qu’on cueille quand on le croit mûr. On balance l’engrais, on le met sous serre et hop, on le cueille. Et si… au moment où une simple brise fait trembler la branche sur laquelle il pousse, le fruit se détache tout seul, la main dans laquelle il tombe saura le reconnaître. Il est parfait, juteux, savoureux. Incomparable. Il faut accepter pour cela de n’avoir aucune certitude, au début, sur l’heure à laquelle il tombera de l’arbre. Lâcher totalement prise. Et accepter de ne pas réussir à l’attraper au bon moment, aussi.
Quand on cesse de vouloir contrôler son reflet dans le miroir, on réalise à quel point c’était vain, puisque de toute manière… on se voit inversé. Et qu’on a choisi ni son corps, ni sa voix, ni son esprit. Qu’avoir quelque chose à y redire et du temps à y passer n’est juste pas pertinent.

Le moment où ce qui est, là, ici et maintenant, est considéré comme largement suffisant, l’échelle de nos exigences est pulvérisée. Chaque instant est une fin en soi, chaque seconde peut être une source d’un plaisir inédit et d’une saveur tout à fait nouvelle. Les pics de satisfaction qui vont de pair avec la construction des attentes et le relâchement d’une tension, la résolution d’un « problème » ou l’assouvissement d’un désir n’ont plus lieu d’être. L’orgasme laisse place à un état orgasmique, dans lequel nous avons le temps de méditer sur ce quelque chose qui nous dépasse. Une réponse à la question « Qui suis-je ? », un aperçu du sens de la vie. Et le plus beau, dans l’histoire, c’est que ces orgasmes très plaisants quoique relativement courts laissent place à des vagues orgasmiques indescriptibles. En gros, votre meilleur orgasme d’avant, c’est un MacDo. Et là on vous sert un repas 5 étoiles quand vous voulez avec le, la ou les partenaires de vos rêves. Un million de fois plus raffiné. Goûteux. Rassasiant. Un plaisir qui conduit au bonheur. (Oui, bon, j’exagère un peu, c’est pour le spectacle, mais juste un peu !!!).
Pourquoi faire l’amour sans attentes c’est le meilleur moyen de kiffer sa race.
Mais faites la Terre !
Je continuerai donc à parler d’amour et de sexualité, parce qu’on en a besoin, tous. Pour créer la plus belle, profonde et puissante connexion qui puisse exister avec un autre Homme. Pour faire vraiment l’Amour. Pour être libre, soi-même, vivant.
I wanna teach people how to be the greatest lovers on Earth, so that they really enjoy their life, and start to bring more joy to the planet. – Sasha Cobra
Hey Claire awesome you write so much an well – but I cant understand shit!!!! 😜 french got waaay too rusty. Oh well give you big hugs and all the best Matthis
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Haha couldn’t find the energy to write on that hot topic in english. Way more juicy in french! But I like challenges, maybe I’ll try to translate it later… Hope you’re doing well, hugs!!
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