On va pouvoir appuyer sur le déclencheur.
C’est un moment indescriptible. Pas un chuchotement, ni un soupir ou un murmure, c’est plutôt comme quand l’inspiration est terminée, que les poumons sont remplis, pleins.
En suspension, l’instant s’étend, s’entend, s’égoutte, se goûte, parce qu’il est enfin prêt, mûr. Comme un abricot gonflé de soleil et de sucre qui laisse échapper une goutte de jus quand on le prend dans la main, l’instant est arrivé à point.
Le dernier rayon de soleil se pose sur lui, comme fier de son oeuvre, ému.
Un souffle, et l’idée naît.